L’équilibre acido-basique, ou homéostasie du pH est une des fonctions essentielles de l’organisme : l’organisme fonctionne de manière optimale si chacun des éléments constitutifs du terrain (sang, liquides intra et extra-cellulaires, lymphe) se situe à un pH bien précis.

L’homéostasie

Claude Bernard, médecin et physiologiste français au 19ème siècle, a remarqué que la « constance du milieu intérieur » est la condition essentielle à une vie libre.

Walter Cannon propose en 1932 le concept d’homéostasie comme « une fonction fondamentale assurée par un ensemble de processus dynamique visant à la maintenance du milieu interne ». La composition du milieu intérieur reste remarquablement stable, en dépit de toutes les causes perturbatrices. Des mécanismes régulateurs interviennent sans cesse pour rétablir l’équilibre.


« C’est la stabilité de l’environnement intérieur qui est la condition de la vie libre et indépendante »

Claude Bernard

L’échelle pH

Le pH (potentiel hydrogène) d’une solution est une mesure de la concentration en ions H+.

On mesure le pH sur une échelle de 0 à 14 :

  • de 0 à 6, le milieu est acide,
  • à 7 il est neutre,
  • de 8 à 14 , le milieu est basique (ou alcalin).
Équilibre acido-basique
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La source la plus importante d’acide est la production de CO2 liée au métabolisme. L’essentiel de l’équilibre acido-basique repose sur l’élimination de l’excès d’acides.

Les mécanismes de régulation

Trois mécanismes permettent d’adapter l’organisme aux variations du pH :

  • Les systèmes tampons limitent l’amplitude en captant les ions H+ en cas d’acidification ou en les libérant en cas d’alcalinisation : les ions bicarbonate dans le liquide extra-cellulaire, les protéines, l’hémoglobine, le phosphate dans les cellules, ainsi que le phosphate et l’ammoniaque dans l’urine.
  • La ventilation modifie l’équilibre acido-basique : les ions bicarbonates peuvent fixer un ion H+, ils s’accumulent dans les globules rouges pour être transportés dans le sang jusqu’au poumon. Une hypo-ventilation (baisse de la ventilation) réduit l’élimination du CO2 et acidifie le milieu intérieur (augmentation de la concentration d’ions H+) alors qu’une hyper-ventilation réduira l’acidité.
  • Les reins prennent le relais des poumons, et compensent 25% de l’acidité qu’ils n’ont pas évacué en augmentant ou en diminuant la réabsorption ou l’excrétion d’ions H+ et d’ions bicarbonates.

L’acidose et l’alcalose

En cas d’accumulation excessive d’ions H+, on constate une déviation hors des valeurs normales du pH plasmatique (normalement situé entre 7,38 et 7,42). Ces perturbation sont l’acidose (si le pH est inférieur à la norme) ou l’alcalose (si le pH est supérieur à la norme).

Leur cause est soit respiratoire soit métabolique : hypoxie, stress chronique, surmenage physique, sédentarité, faiblesse du foie ou du pancréas, insuffisance des reins et de la peau, alimentation, carences en micronutriments (vitamines, minéraux…), insuffisance des reins…

Les signes d’une acidose sont :

  • la fatigue chronique,
  • la sensation de froid,
  • les difficultés de concentration
  • l’irritabilité
  • les douleurs articulaires
  • la sensibilité excessive à la douleur, aux allergies, aux infections
  • les ongles mous, cassant, striés ou tâchés
  • la peau sèche, les gerçures, les crevasses, l’eczéma

Les principaux troubles liés à l’acidose sont les rhumatismes, les lithiases rénales (acide oxalique), la déminéralisation (décalcification, déchaussement dentaire, ostéoporose), la fonte musculaire, les sciatiques, névralgies, tendinites et torticolis, la tachycardie, les palpitations, la spasmophilie, l’anxiété, la dépression, les troubles ORL, les allergies ou encore les pathologies auto-immunes.

Conseils en cas d’acidose chronique

  • Limiter l’excès de café et de protéines animales qui ont pour effet d’acidifier l’organisme
  • Limiter sa consommation de sel : l’excès de sodium peut favoriser une fuite urinaire et de calcium, et en affectant la résorption rénale du bicarbonate.
  • Augmenter l’apport d’aliments riches en potassium (effet alcalinisant des végétaux), en calcium (choux) et en magnésium
  • Privilégier des aliments basifiants : indice PRAL négatifs
  • En cas de faiblesse du foie (la bile de pH 8,5 est indispensable pour alcaliniser le bol alimentaire et favoriser la digestion)
  • Éviter la sédentarité : suivre les recommandations d’activité physique (marcher minimum 30mn par jour)
  • Éviter le sport intensif
  • Éviter le stress chronique : pratiquer la sophrologie, le yoga …etc pour favoriser une respiration profonde et abdominale…
  • Stimuler les reins (s’hydrater, boire des tisanes diurétiques)
  • Favoriser la sudation (saunas, bains chauds…)

Indice PRAL

L’indice PRAL – Potential Renal Acid Load se situe entre les valeurs extrêmes de +30 mEq/100g pour les aliments acides comme le Parmesan et -20mEq/100g pour le raisin, alcalinisant.

D’une manière générale, les fruits et les légumes présentent des indices PRAL négatifs alors que les produits carnés, poissons, œufs et fromages présentent des indices PRAL positifs. Les légumineuses et les produits céréaliers ont des valeurs d’indice PRAL légèrement positives.