Pré-requis : avoir pris connaissance de la fiche conseil « toxicité et précautions d’emploi« 

MODE D’ACTION

Avec plus de 2m2, la peau offre une surface d’échange adaptée à l’utilisation d’une HE : sa nature lipophile et le poids moléculaire très faible de ses constituants lui assurent un pouvoir de pénétration percutanée important (qui dépendra cependant des propriétés biochimiques de l’HE, de l’état de la peau, de la circulation, ou du métabolisme du sujet). Si la couche cornée offre une plus grande résistance à la perméabilité, les annexes (glandes sudorifiques et follicules pilo-sébacés) offrent des voies de passage directes vers le derme et la circulation systémique.

COMMENT LES UTILISER ?

En friction aromatique :

Application pure de 4 à 6 gouttes (parfois plus) d’HE non dermocaustiques pour les situations aigues et sur de petites surfaces (mains, poignets, plante des pieds, point d’acupuncture, articulations…), diffusion systémique dans tout l’organisme.

En massage aromatique :

Prévient les phénomènes d’irritations. Le choix de l’HV permet de ralentir la pénétration selon l’effet recherché (en surface ou en profondeur) :

Exemples d’excipients huileux et leurs caractéristiques utilisés pour les HE :

© ELPM 2022

PREPARATION D’UNE HUILE DE MASSAGE

Il est conseillé de reporter la composition dans un carnet de préparation (voir fiche conseil – les huiles essentielles – conseils d’utilisation et applications ).

Cette méthode vous permettra de réaliser des préparations efficaces, agréables à utiliser et respectueuses des précautions d’emploi nécessaires à une utilisation sécurisée des huiles essentielles :

Etape 1 : définir un objectif précis, que voulez vous obtenir avec ce mélange ? une simple action de confort, soulager un symptôme ou un traitement de fond ? Cette étape est indispensable pour déterminer la zone d’application, la concentration et le type d’excipient à utiliser. Voici quelques applications et les concentrations en % proposées :

  •  Utilisation cosmétique, massage bien-être, action sur le système nerveux et neuroendocrinien. Dilution minimum des huiles essentielles dermocaustiques : 1 à 3 %
  •  Action musculaire, circulatoire, ostéo-articulaire : 5 à 15 %
  •  Dilution minimum des huiles essentielles irritantes (phénols et aldéhydes) : 20 %
  • Action locale puissante non systémique (parasites, verrues…) : 30 %
  •  Action antiseptique, antifongique. Usage limité dans le temps : 50 % (HE non agressives)

Etape 2 : le choix de la concentration en % d’HE dans le mélange

  • l’action recherchée,
  • la zone cutanée d’application (voir ci-dessous),
  • du degré de tolérance de l’huile essentielle (spécificités biochimiques et précautions d’usage spécifique de l’HE)

Etape 3 : choix de l’excipient, selon l’objectif défini à l’étape 1. Plus l’action est profonde et systémique, plus l’huile utilisée doit être fluide pour pénétrer les différentes couches cutanées. Les qualités intrinsèques de l’huile devront également être prise en compte (exemple : onagre, bourrache, rose musquée…).

Etape 4 : choix des HE de la synergie aromatique. se limiter à 3 ou 4 HE pour débuter, en tenant compte des notes de tête, de coeur ou e fond dans le cadre d’une utilisation olfactive.

Etape 5 : mélange en 2 temps : ajouter environ la moitié du volume de l’huile support au flacon choisi pour votre mélange, ajouter ensuite les huiles essentielles choisies (en général les flacons d’huiles essentielles sont équipés d’un codigoutte), compléter avec le reste de l’huile support, bien mélanger le tout et étiqueter en indiquant le nom de la préparation et la date de la réalisation.

ZONES D’APPLICATION (à déterminer selon l’utilisation et l’HE) :

© 2022 L. CHARLES – toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur

– région du plexus solaire : pour les problèmes de dystonie neurovégétative, nervosité, insomnies ou angoisse.

ex : HE de Lavande fine, Petit grain bigaradier.

– région abdominale : pour les problèmes du système digestif, spasmes, colites…

ex : HE de basilic tropical (Ocimum basilicum).

– Sur la face interne des deux poignets, le haut du dos et le thorax : dans le cas des infections de la sphère bronchopulmonaire.

ex : Eucalyptus radiata ssp radiata.

– De part et d’autre de la colonne vertébrale : pour les problèmes affectant le système nerveux ou le système immunitaire.

– En regard de la zone des corticosurrénales : en cas d’épuisement nerveux, de fatigue chronique ou d’allergie.

ex : HE de Picea mariana (épinette noire).

– La voûte plantaire en tenant éventuellement compte des zones réflexes utilisées en réflexologie.

– Certaines zones corporelles « charnières » : pli du coude, creux poplité, chevilles favorisent une pénétration plus rapide et plus intense des huiles essentielles (action x10) et peuvent être privilégiées dans le cas de soins intensifs (« perfusion » aromatique).

En cas de symptômes persistants, de pathologie grave ou chronique, veuillez consulter un médecin

PRECAUTIONS PARTICULIERES AVEC LES HE PURES

Les huiles essentielles dermocaustiques (phénols ou aldéhydes à noyau benzénique ne pourront pas être utilisées en friction :

Exemples : Thymus vulgaris CT thymol, Origanum compactum, Satureja Montana, Cinnamomum verum, Carum copticum…)

Certaines personnes ont des peaux très réactives ou sont sensibles à certains composés aromatiques non dermocaustiques. Il est prudent d’effectuer un test cutané en déposant une goutte d’huile essentielle au pli du coude et observer une réaction cutanée éventuelle avant de procéder à des applications répétées (env. 20mn). Il est intéressant d’alterner les zones d’application pour ne pas irriter la peau si on envisage une répétition des frictions aromatiques au cours d’une journée

Ne jamais dépasser la dose maximum journalière préconisée et respecter le taux de dilution préconisé selon l’huile essentielle utilisée.