Pour les femmes enceintes et allaitantes, à faible dose, certaines huiles essentielles peuvent être très utiles pendant la grossesse pour soulager d’éventuelles douleurs névralgiques, l’anxiété et le stress, les nausées ; pour prévenir les vergetures ou encore assurer un soutien psychologique lors de l’accouchement.
Certaines huiles essentielles douces peuvent être proposées dès le 4ème mois de grossesse, en application cutanée, en olfaction et en diffusion (vérifier ci-dessous la ou les voies les plus appropriées).
Pas de voie orale avant le 7ème mois minimum.
- Bergamote zeste (Citrus bergamota) Uniquement en diffusion ou olfaction
- Epinette noire (Picea mariana) De préférence sur avis médical
- Gingembre (Zingiber officinalis) De préférence sur avis médical
- Lentisque pistachier (Pistacia lentiscus) De préférence sur avis médical
- Myrte verte (Myrtus communis) Uniquement en diffusion ou olfaction
- Néroli fleur (Citrus aurantium)
- Pamplemousse zeste (Citrus paradisii)
- Petit grain bigarade feuille (Citrus aurantium)
- Rose de Damas (Rosa damascena)
Pour les bébés et les jeunes enfants, l’usage ponctuel et raisonné des huiles essentielles permet de réduire l’usage systématique des antibiotiques, des anti-inflammatoires et des fluidifiants bronchiques dans les troubles ORL etc…
Cependant, l’extrême prudence reste de mise : pas d’utilisation par voie orale avant 6 ans et les précautions d’emploi valables pour les adultes s’appliquent évidemment aux enfants et il ne faut jamais laisser un enfant manipuler un flacon d’huile essentielle sans surveillance.
Les enfants sont très sensibles aux odeurs et peuvent mal supporter certaines HE. Il ne donc faut pas insister, mais plutôt les habituer très jeune (voire pendant la maternité) à se familiariser avec ces odeurs pour une plus grande efficacité, en cas de besoin.
Les huiles essentielles, listées ci-dessous, plus douces, ainsi que : Thym à linalol (Thymus vulgaris CT linalol) peuvent être utilisées par voie cutanée ou par diffusion.
- Bois de Hô (Cinnamomum camphora CT linalol)
- Camomille noble (Anthemis nobilis)
- Citron zeste (Citrus limon)
- Eucalyptus radié (Eucalyptus radiata)
- Lavande fine (Lavandula angustifolia)
- Mandarine zeste (Citrus reticulata)
- Marjolaine à coquilles (Origanum marjorana)
- Orange douce zeste (Citrus sinensis)
- Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole)
- Saro (Cinnamomum fragrans)
- Tea tree (Melaleuca alternifolia)
- Thym à thujanol (Thymus vulgaris CT thujanol)
- Ylang ylang (Cananga odorata)
Voie cutanée (toujours diluer dans de l’huile végétale) :
La dilution sera de 3 % maximum et JAMAIS SUR LA CEINTURE ABDOMINALE pendant la grossesse. Les massages devront être très légers, par effleurement. On privilégiera des huiles végétales pures (amande douce, noyau d’abricot, argan…) pendant les 3 ou 4 premiers mois d’utilisation, et de ne pas dépasser par la suite 5% d’HE sauf sur l’avis d’un praticien expérimenté en aromathérapie.
Pour les enfants, la dilution dépendra de l’âge :
- 1 à 3 an : dilution de 1 à 2 %
- 3 à 8 ans : dilution de 2 à 3 %
- 8 à 12 ans : dilution à 3 à 5 %.
Pour vous donner une idée :
Une dilution de 1 % d’huiles essentielles : 15 gouttes pour un flacon de 50 ml d’huile
végétale.
Voie orale (petite enfance) :
Ne pas utiliser d’huiles essentielles par voie orale chez de enfants avant 6 ans. Pour des enfants de plus de 6 ans, les huiles essentielles considérées comme sans danger pour l’adulte peuvent être utilisées mais à dose réduite.
Dose maximale journalière pour un enfant entre 5 et 12 ans est de 1 goutte 4 fois par jour alors qu’elle est de 3 gouttes 4 fois par jour pour un adulte. Ne jamais dépasser 8 jours d’utilisation sans un avis médical.
Liste des huiles essentielles interdites pendant la grossesse et l’allaitement
Certaines huiles essentielles sont neurotoxiques et abortives (car elles contiennent des cétones, lactones etc…) et doivent être proscrites durant toute la grossesse et l’allaitement :
- Achillea ligustica (Achillée de Ligurie) : Présence de camphre et de thujones
- Achillea millefolium (Achillée millefeuille) : Idem
- Achillea moschata (Achillée musquée) : Idem
- Acorus calamus (Acore odorant) : Présence cétones (ß asarone)
- Agathosma betulina (Buchu) : Cétones
- Anethum graveolens (Aneth) : Cétones monoterpéniques
- Anethum sowa (Aneth des Indes) : Idem
- Boldea fragrans (Boldo) : ascaridole + cétones
- Brassica nigra (Moutarde noire) : Neurotoxique et dermocaustique
- Calamintha nepeta (Calaments) : Cétones monoterpéniques et C. sylvatica
- Carum carvi (Carvi) : Carvone
- Cedrus atlantica (Cèdre de l’Atlas) : Sauf avis professionnel
- Cedrus deodara (Cèdre de l’Himalaya) : Idem
- Chrysanthemum balsamita (Basalmite) : Carvone
- Chrysanthemum vulgare T(anaisie commune) : Thuyone = Tanacetum vulgare
- Cinnamomum camphora CT camphre (Camphrier du Japon) : Bornéone
- Cinnamomum cassia (Cannelle de Chine) : Dermocaustique
- Cinnamomum loureirii (Cannelle du Vietnam) : Idem
- Cinnamomum verum (Cannelle de Ceylan) : Idem
- Coridothymus capitatus (Origan d’Espagne) : Dermocaustique
- Cupressus arizonica (Cyprès bleu) : Cétones monoterpéniques
- Curcuma longa (Curcuma) : Cétones (turmérones)
- Curcuma zedoaria (Zédoaire) : Cétones
- Cymbopogon martinii var motia (Palmarosa) : Utérotonique (sauf accouchement)
- Eucalyptus polybractea CT cryptone (Eucalyptus à fleurs multiples) : Cryptone à cryptone
- Eugenia caryophyllus feuilles et clous (Girofle) : Utérotonique (sauf accouchement et avis professionnel)
- Foeniculum vulgare var dulce (Fenouil doux) : Trans-anéthole + cétones
- Illicium verum (Anis étoilé) : Trans-anéthole
- Inula helenium (Aunée) : Lactones
- Lantana camara (Lantana) : Davanones
- Lavandula stoechas (Lavande stoechade) : Fenchone
- Menthes : Cétones (Surtout M. longifolia pulégium spicata suaveolens)
- Myrica gale (Myrique baumier) : Sesquiterpénones
- Myristica fragrans (Noix de muscade) : Utérotonique
- Ocimum canum CT camphre (Basilic camphré) : Bornéone
- Ocimum gratissimum CT thymol (Basilic à thymol) : Dermocaustique
- Origanum compactum (Origan à inflorescences compactes) : Dermocaustique
- Origanum heracleoticum (Origan de Grèce) : Idem
- Petroselinum sativum (Persil simple) : Apiole
- Petroselinum crispum (Persil frisé) : Myristicine
- Pimpinella anisum (Anis vert) : Trans-anéthole
- Ravensara aromatica écorces (Ravensare anisé) : Anéthole (anciennement Ravensara anisata)
- Rosmarinus officinalis CT camphre (Romarin à camphre) : Bornéone
- Rosmarinus officinalis CT verbénone (Romarin à verbénone) : sauf nécessité sur avis professionnel
- Salvia sp. surtout Salvia officinalis (Sauges) : Cétones
- Satureja montana (Sarriette des montagnes) : Dermocaustique
- Tagetes glandulifera (Tagète) : Cétones monoterpéniques
- Teucrium marum (Germandrée maritime) : Lactones
- Thymus vulgaris CT géraniol (Thym à géraniol) : Utérotonique
D’autres huiles essentielles doivent être employées avec prudence en raison de leur possible action « hormone-like » , de manière ponctuelle et sous les recommandations d’un praticien compétent en aromathérapie, c’est le cas de :
- Melaleuca cajeputii (Cajeput)
- Melaleuca quinquenervia à cinéole (Niaouli)
- Salvia sclarea (Sauge sclarée)
- Cupressus sempervirens (Cyprès)
Les HE de Mentha x piperita (Menthe poivrée) et de Rosmarinus officinalis CT verbénone sont délicates à utiliser pendant cette période. Il est cependant possible de les utiliser, toujours par voie cutanée, en très faibles doses et sur des zones très localisées. L’huile essentielle de menthe poivrée peut provoquer un spasme laryngé chez un enfant de moins de 3 ans si elle est employée non diluée dans la région du cou et du visage.
L’HE de Lavandula latifolia (Lavande aspic) est également à éviter. Si vous devez l’utiliser ponctuellement, veiller à trouver une huile provenant de France, les lots provenant d’Espagne ayant une teneur en camphre beaucoup plus élevée.
Attention également aux enfants asthmatiques (ou présentant un terrain asthmatique de par leurs parents) : les huiles essentielles contenant des oxydes (1.8 cinéole) sont à éviter. Cela concerne par exemple l’eucalyptus radié et le ravintsara.
L’utilisation des huiles essentielles ne se suffit pas à elle même. En effet, les HE peuvent être employées à titre complémentaire dans le cadre d’un traitement médical ou d’autres thérapeutiques. Dans le cas de symptômes persistants, de pathologie grave ou chronique, d’affection cutanée, de risques de fausse couche etc…, éviter toute forme d’automédication et consultez votre médecin.